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Les Affres de l'Amour - Blog de Françoise Seylac - Blog d'Auteur

Extrait roman : C'était une fois de plus au bord de la Loire

6 Septembre 2017 , Rédigé par Françoise Seylac Publié dans #amour, #roman, #extrait, #amant, #La Loire

C’était une fois de plus au bord de la Loire,

que nous nous retrouvâmes. Ce fleuve magique avait ce pouvoir de nous transporter. Il savait si bien refléter la confusion de nos sentiments, en suivant les humeurs d’une météo changeante. Oui, parfois, la Loire on la dirait humaine.
La douceur du temps, s’était muée en rafales fraîches et humides, que soufflait rageusement par moment, le vent. Le ciel était chaotique et ne semblait pas prêt à choisir entre la pluie ou le soleil. La Loire, d’habitude plus paisible en cette saison, s’était subitement teintée de colère, des moutons bondissants en déformaient la surface. On aurait dit que la Loire se prenait pour la mer. Il ne manquait plus qu’un fier voilier voguant sur les flots, pour parachever ce décor vivifiant. Aussi, les deux amants des bords de Loire, se retrouvaient à nouveau, cheveux au vent, yeux humides, bouches chaudes, et bras enlacés. Nos sentiments, comme un souffle, étaient aussi passionnels que ce vent d’ouest qui animait ce paysage. Dans ce bel environnement, nous formions comme un tableau de maître, qu’on aurait pu appeler : Les Retrouvailles.
Ainsi, dans ce milieu presque marin, nous étions tous les deux, debout, face à face, dans une étreinte chaleureuse. Avec nos bras serrés comme un étau, solidement arrimés à l’ancre que formaient nos deux corps, nous nous laissions aller sous les bourrasques du vent. Nos corps faisaient masse et luttaient avec force, contre ces déchaînements houleux, contre ce monde extérieur si dangereux pour les amants clandestins.
Puis, le vent cessa, comme s’il s’était incliné face à la détermination de ces deux amants incorrigibles, que nous étions. Le soleil revint et se mit de la partie. Il semblait nous saluer dans d’interminables clins d’œil. Moi, qui ne suis pas croyante, j’étais brusquement saisie d’une dévotion toute nouvelle au ciel ; et je dis avec ferveur :
- Tu vois Eric, le ciel est avec nous.
J’avais ce sentiment profond, qu’il y avait effectivement quelqu’un là-haut, une personne qui aurait eu pitié de nous, et qui aurait pris les commandes d’une météo qu’il jugeait bien trop hostile envers nous.       Voir ci-dessous les liens pour se procurer le livre
Eric me répondit, tout aussi convaincu :
- Oui Mathilde, le ciel est avec nous.
Puis, nous restâmes ainsi, longuement enlacés, sans dire un mot. Trop de choses nous venaient à l’esprit. En nous, bouillonnaient des sentiments vifs qui étaient contenus dans nos cœurs depuis tout ce temps, depuis cette longue et insupportable séparation. C’était un mélange d’émotions diffuses, et notre silence parlait si bien de tout cela.
Comment trouver les mots pour exprimer toutes ces émotions ?
Comment trouver les mots justes pour parler de tout ce manque de nous, l’un sans l’autre, toute cette souffrance de n’avoir pu se voir ? Tout cela me paraissait absurde et injuste.
Des mots me venaient à l’esprit, comme : « tu m’as manqué, j’ai tant souffert, j’ai besoin de toi », mais je les gardais pour moi. Ces mots que je pensais tout bas, mais qui ne me semblaient pas être à la hauteur de ce que je voulais exprimer, je les trouvais trop tristes et ô combien dérisoires.
Comme un écho à mon silence, Eric non plus ne parlait pas. Il savourait avec moi, la chaleur émotionnelle, que dégageaient nos deux corps imbriqués l’un dans l’autre.
Le temps était comme suspendu à nos lèvres ; nos lèvres qui se touchaient et se soudaient dans de longs baisers.
Brusquement, Eric rompit le silence.
- C’est si bon de te retrouver Mathilde.
- Tu m’as tellement manqué Eric.

Et puis, c’est tout, à nouveau ce silence. Nous restions là, debout, toujours enlacés. Un flot de paroles aurait dû surgir de nos bouches restées trop longtemps muettes, mais rien ne venait. Rien ne sortait de nos gosiers qui restaient malgré nous, noués, entravés par trop d’émotion, par trop de temps passé sans se voir. Le temps avait coupé le fil de notre histoire, nous nous étions presque habitués à ce manque cruel, à cette absence, ce vide, cette souffrance. Nos émotions avaient été confinées dans nos cœurs, et le mécanisme s’en était presque enrayé. La seule façon que j’avais pour m’exprimer en cet instant fragile, était mes yeux noyés de larmes. Mon visage était trempé.

Impuissant, face à mes pleurs, Eric me dit : « Et si nous nous installions ? »
Puis, il sortit une couverture, la déplia et l’étendit sur l’herbe dans un petit coin bien à l’abri des regards et du vent. Nous nous allongeâmes côte à côte et, soudainement, dans un basculement rapide de son corps sur le mien, il se retrouva au-dessus de moi. Je sentis son poids, sa chaleur réconfortante, et son regard vint se fondre dans le mien, et ses lèvres vinrent se poser sur les miennes, sa langue me pénétra doucement, et ses hanches se mirent à bouger lentement. Je sentis son sexe dur contenu dans son pantalon, se plaquer contre mon sexe, et l’appeler dans un doux frotti-frotta.
Mon corps s’enflamma aussitôt. Une chaleur intense me saisit tout entière. C’était la vie qui revenait à moi, brutalement, dans un souffle des fourneaux de l’Enfer. J’étais cette Eurydice enfin revenue du monde des morts. Et lui, c’était mon Orphée. Cet Orphée, qui cette fois-ci, contrairement à la légende, n’avait pas commis d’erreur et avait réussi à sauver son amour du royaume des morts.
Je lui dis : « J’ai envie de toi, prends-moi, tout de suite, prends-moi ».
L’urgence était là. Il me prit dans un mouvement rapide, un jeu de braguette s’ouvrant subrepticement, un frottement de jeans contre jeans.
C’était l’urgence de son sexe en mon sexe, de lui en moi. C’était la fusion de nos deux corps avides l’un de l’autre. C’était cette vive empoignade de nos deux cœurs qui s’aiment. C’était une question de vie ou de mort. C’était l’absolue nécessité de la vie. C’était la vie qui revenait en moi par la pénétration du sexe de mon amant.
Je me retrouvais catapultée dans le monde des vivants. Je revenais à la vie. J’étais plus vivante que jamais. J’étais la vie.
Eric était ce preux chevalier terrassant le monde des ténèbres. De son glaive étincelant, il fendait les voiles de la mort. Il était venu en moi pour me sauver. J’avais la certitude que plus rien ne pouvait nous séparer.    
Nous étions ces amants éternels.         Voir ci-dessous les liens pour se procurer le livre

Ta tête sur ma poitrine,
Ma main dans tes cheveux,
La chaleur de nos deux corps réunis,
La douceur de ta peau sur ma peau,
La douceur de tes caresses, de la tendresse,
Et le désir, notre complice,
Qui vient se cacher avec nous sous les draps chauds.
J’écoute ton cœur qui bat, et je me dis :
- Aujourd’hui, c’est beau la vie !

Après, nous restâmes longtemps, ainsi, l’un contre l’autre, sans presque rien dire, à savourer nos retrouvailles. Nous laissâmes le temps s’écouler sans se soucier du peu de temps qu’il nous restait à être ensemble. Qu’importe l’échéance de la séparation, nous nous étions retrouvés. Et c’était cela le plus important. Oui, qu’importe le peu de temps passé ensemble, les amants ont ce pouvoir de se régénérer en peu de temps.
Bien sûr, l’histoire aurait voulu que les deux amants retrouvés, ne se quittent plus jamais. Le happy end des contes de fées « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » ou encore « ils se retrouvèrent et ne se quittèrent plus jamais », mais cela ne nous concernait pas. Ce sont des histoires qu’on raconte aux enfants, un idéal qui est difficilement réalisable dans la vraie vie.
En effet, la vie n’est pas simple pour les amants clandestins. Ils brûlent leur amour avec passion. Ils souffrent de ne pouvoir être ensemble. Pour eux, c’est le désir et la passion en continu. Ils ne connaissent pas ces amours tièdes faites de confort et de certitude. Ils ne connaissent que les tourments de l’amour, ce côté sombre de l’amour. Ils ne voient que la lumière aveuglante de leur passion, filtrer à travers les voiles noirs de leur souffrance. Le sort des amants clandestins, n’est pas enviable.
Nous, nous étions ces amants là, et peu importe qu’il faille déjà nous quitter. L’heure n’attendait pas. Aussitôt retrouvés, aussitôt séparés. Mais notre amour était toujours là, plus présent et plus fort que jamais. Nous nous étions retrouvés et aimés à nouveau. C’était cela le plus important. Eric m’avait redonné la vie en me faisant l’amour dans l’urgence de la passion. Cet amour ravageur qui se moque de la raison et de la morale, m’avait redonné le goût de la vie.

Les deux amants des bords de Loire, se quittèrent, une fois de plus.
Ils se dirent : « à la prochaine fois, au prochain rendez-vous. »
La rigueur temporelle du temps, avait sonné le glas de la séparation.
Mais les amants, ainsi retrouvés, se séparèrent le cœur léger.
Ils étaient sur leur petit nuage.

Belle Loire, muse des poètes rêveurs,
De ta longue chevelure vert amandine,
S’écoule en songe argenté, ta langueur divine
Qui va loin vers l’océan et ses profondeurs.

Tes méandres cachent des tourbillons rageurs,
Et tes bancs de sable doré, d’humeur taquine,
Sont tant de pièges en ta lande serpentine,
Qui défient les curieux d’un sort naufrageur.

L’été, tu flânes au soleil, rafraîchissante,
Souriant aux pêcheurs de ta manne bienfaisante,
Tu ris de leurs grandes barques aventureuses.

Mais l’hiver, tu te gonfles d’un très grand courroux.
Est-ce pour te venger de ces hommes trop fous ?
Est-ce pour les punir de tes eaux tumultueuses ?

Françoise Seylac

 

 

Résumé et présentation de mon roman d'amour

 

C'était une fois de plus au bord de la Loire

C'était une fois de plus au bord de la Loire

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