Poème : La complainte, sonnet, alexandrin
La Complainte
Ô que j'exècre tous ces amours mortifères,
Qui maltraitent mon être et détruisent mon coeur.
L'espoir qui me faisait vivre est un triste leurre ;
Ma vie s'égraine en chagrin où croise le fer.
Dans des dédales des cuisines de l'Enfer,
Cuisent ce qui me reste de tous mes bonheurs.
J'erre sur cette terre en larmes qui se meurent,
Et s'écoulent sur les soubresauts de ma chair.
Ma peine est infinie, dressée au firmament ;
Elle résonne aux confins des rêves déchus ;
Cette complainte est l'écho de ces châtiments.
Mais il y a pire que mon âme perdue,
C'est l'humanité toute entière qui s'embrase,
La folie des uns, la haine qui nous écrase.
Françoise Seylac
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